Résumé des récentes
audiences tenues par le Comité permanent des opérations gouvernementales et des
prévisions budgétaires (OGGO) dans le cadre de son étude sur la réponse du gouvernement à la pandémie de
COVID‑19
Le 24 avril 2020,
le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions
budgétaires a entrepris son étude sur la réponse du gouvernement à la pandémie
de COVID‑19. Il a tenu 16 audiences avant la prorogation de la 42e législature.
Le vérificateur général a comparu devant le comité le 29 mai 2020. Le
Comité a repris son étude en janvier 2021 et tenu 6 audiences jusqu’à
maintenant. Voici un résumé des récentes audiences.
Date de l’audience : 14 avril 2021
Remarque : La
transcription n’est pas encore disponible. Le résumé qui suit a été préparé au
moyen des « bleus ».
Témoins : La ministre Anand, le sous‑ministre
Bill Matthews et des représentants de Services publics et Approvisionnement
Canada
Résumé : La ministre a présenté un survol
de la situation relative à l’obtention d’équipement de protection individuelle
(EPI) et de fournitures. Elle a également discuté de la stratégie
d’approvisionnement en vaccins et du nombre de vaccins administrés jusqu’à
maintenant.
Les questions et la discussion portaient surtout sur les vaccins et, dans une
moindre mesure, sur l’EPI :
Les participants ont fait référence à notre
rapport.
M. Matthew Green : Je sais juste que, lorsque je siégeais au sein du Comité des comptes
publics, le vérificateur
général a présenté un rapport
accablant sur les défaillances des systèmes de contrôle, de suivi et de surveillance
de la réponse à la pandémie de COVID‑19 que l’Agence de la santé publique
du Canada utilise. Je me demande si c’est à cela que sert cette plateforme.
Est-ce qu’elle vise à compenser certaines des défaillances en matière de suivi?
Quel est exactement le rôle de la plateforme informatique de gestion de l’information
[sur les vaccins]?
M. Bill Matthews : Monsieur le Président, le champ d’application
de cette plateforme — et ma collègue, Mme Reza, pourra m’aider
un peu à répondre à cette question — concerne le suivi des renseignements liés
principalement au déploiement des vaccins et à la collecte d’information sur la
sécurité, etc.
M. Matthew Green : Est-il juste de dire qu’avant la
conclusion de ce marché, le gouvernement ne disposait pas d’une plateforme
adéquate?
M. Bill Matthews : Monsieur le Président, à cet
égard, je pense que nous devons toujours nous rappeler que la prestation réelle
des services et des programmes de santé relève des provinces.
Date de l’audience : 22
mars 2021
Témoins :
Services publics et
Approvisionnement Canada (SPAC) :
-
Sous-ministre
adjoint délégué, Direction générale des approvisionnements
-
Directeur
général, Secteur de la réponse à la pandémie
Agence de la santé publique du
Canada (ASPC) :
-
Vice-président
et dirigeant principal des finances
-
Vice‑présidente
par intérim, Direction générale de l’infrastructure de sécurité sanitaire
Résumé : Les témoins de l’ASPC et de SPAC
ont traité du rôle que jouent leurs ministères respectifs relativement à la Réserve
nationale stratégique d’urgence et à l’approvisionnement en EPI et en fournitures
médicales, et ont fait le point sur la situation.
Les questions et les discussions portaient entre autres sur ce qui
suit :
-
Les
types et le nombre de demandes reçues par les provinces visant l’obtention de
fournitures de la Réserve nationale stratégique d’urgence et le niveau de
soutien offert aux provinces.
-
La
façon dont les provinces, l’ASPC et la Réserve nationale stratégique d’urgence
travaillent ensemble afin de veiller à ce que leurs besoins et leur inventaire
soient pris en compte lors de la planification du réapprovisionnement.
-
L’ASPC
ou la réserve nationale a‑t-elle été sollicitée pour aider à l’administration
des vaccins, quels qu’ils soient, dans les provinces et les territoires?
-
Les
répercussions sur la Réserve nationale stratégique d’urgence des compressions
budgétaires antérieures de l’ASPC.
-
Quels
sont les principaux obstacles qui entravent la distribution des vaccins contre
la COVID‑19 dans les collectivités isolées ou dans les collectivités autochtones,
au sein des Premières Nations?
-
Services
de santé mentale fournis par SPAC : quels sont les services fournis et qui
peut en bénéficier?
-
L’absence
d’alerte émise par le Réseau mondial d’information en santé publique et les
répercussions sur le niveau de la menace et les mesures de sécurité mises en
place (voir la transcription ci‑après).
Motion adoptée par le Comité : Que le ministère responsable de la Réserve
nationale stratégique d’urgence fasse rapport à ce comité sur l’écoulement
d’équipement de protection individuelle (EPI) incluant les masques N95 en 2018,
2019 et 2020, et sur les niveaux d’approvisionnement en quantités réelles par
article à travers le pays ainsi que par entrepôt.
Extrait de la transcription au sujet du Réseau
mondial d’information en santé publique (RMISP)
Mme Rachael Harder (Lethbridge, PCC) :
Quelques mois avant le début de la
pandémie de la COVID‑19, le gouvernement a complètement mis fin au
système canadien d’alerte aux pandémies. Ce système avait, bien sûr, été créé
lors de l’épidémie du SRAS en 2003 ou juste après pour servir à titre de défense
de première ligne contre les pandémies. Il était connu pour ses capacités, pour
lesquelles il recevait des éloges. À titre d’unité de renseignement, l’une de
ses principales fonctions était d’aider à évaluer le niveau de risque d’épidémie
au Canada, ce qui aide le gouvernement à savoir s’il faut réagir rapidement et
quelles mesures il faudrait prendre.
Pendant une bonne partie des mois de
janvier, février et mars, les libéraux ont maintenu que le virus ne
représentait qu’une faible menace pour le Canada, même si la COVID-19 se
propageait alors activement dans le monde entier. Même lorsque l’Organisation
mondiale de la Santé a changé son niveau d’alerte à la fin janvier pour le
niveau élevé et a conseillé aux pays de se préparer, le Canada n’a rien fait et
a continué à dire que le risque demeurait faible au pays.
Pensez-vous que si le système d’alerte aux
pandémies du Canada avait été entièrement opérationnel, le gouvernement aurait
augmenté le niveau de menace de la pandémie plus tôt et aurait donc instauré
davantage de mesures de sécurité, telles que la fermeture de la frontière?
Mme Cindy Evans (vice-présidente par
intérim, Gestion des urgences, Agence de la santé publique du Canada) :
Merci de votre question. J’aimerais
vraiment saisir l’occasion pour rectifier les faits. Le Réseau mondial d’information
en santé publique, ou RMISP, n’a jamais cessé ses activités. Le nombre d’alertes
a certes baissé au cours des dernières années, mais le RMISP a continué de
fonctionner sans réduction pendant cette période.
Mme Rachael Harder :
Pardonnez-moi, mais je dois vous
interrompre. Je veux être sûre de bien comprendre. Vous dites que le système d’alarme
n’a jamais cessé de fonctionner?
Mme Cindy Evans :
J’aimerais mettre les choses en contexte…
Mme Rachael Harder :
Vous n’avez en fait qu’à répondre par oui
ou par non. Un simple oui ou non suffit.
[…]
Mme Cindy Evans :
Le Réseau mondial d’information en santé
publique comprend trois éléments : un rapport quotidien, des alertes et une
plateforme. Le RMISP n’a jamais cessé de fonctionner. Ce que j’aimerais dire, c’est
que…
Mme Rachael Harder :
Les alertes du RMISP ont-elles été
interrompues?
Mme Cindy Evans :
Il y a eu une réduction des alertes du
RMISP. Elles n’ont pas été interrompues.
Mme Rachael Harder :
C’était une réduction de quoi à quoi?
Mme Cindy Evans :
Je n’ai pas ces chiffres avec moi.
Mme Rachael Harder :
Pourquoi n’avez-vous pas ces chiffres avec
vous?
[…]
Je trouve cela
curieux et plutôt commode que vous n’ayez pas ces chiffres avec vous. Si vous n’êtes
pas capable de nous les fournir, alors pourquoi la pandémie nous a-t-elle
échappé? Si ce que vous dites est vrai, à savoir que le système était
opérationnel, pourquoi donc nous a-t-elle échappé?
Mme Cindy Evans :
Le RMISP a détecté un signal le
30 décembre sur la pandémie de la COVID‑19. Ce signal a été transmis
le 31 décembre, ce qui a mené à une série de mesures au sein de l’Agence
de la santé publique. Le système du RMISP a fait exactement ce qu’il avait
besoin de faire. Il a émis une alerte à ses divers partenaires internationaux,
ce qui n’aurait eu aucune incidence sur l’activité nationale, y compris les
activités de sensibilisation qui ont immédiatement été menées par l’administrateur
en chef de la santé publique avec nos collègues de partout au pays.
Encore une fois, j’aimerais répéter aux
fins du compte rendu que le programme du RMISP n’a jamais cessé ses activités.
Le rapport quotidien essentiel du RMISP, qui a fait état de cas inhabituels de
pneumonie à Wuhan en Chine, a été publié le 30 décembre.
Mme Rachael Harder :
Vous estimez donc que le RMISP était
entièrement fonctionnel et que c’était le meilleur outil dont disposait le
Canada à ce moment-là.
Mme Cindy Evans :
Le système du RMISP a fait exactement ce qu’il
avait besoin de faire. Il a émis un signal concernant les cas inhabituels de
pneumonie à Wuhan en Chine. Nous avons hâte de recevoir les recommandations de
l’audit du Bureau du vérificateur général ainsi que celles d’un comité externe
sur le programme du RMISP. Nous demeurons prêts à recevoir des suggestions pour
améliorer ce programme, tout comme c’est le cas pour tout système ou programme
au sein du gouvernement du Canada.
Mme Rachael Harder :
Je pense qu’il a déjà été dit qu’il y
avait eu des réductions majeures.
Vous dites qu’un avertissement a été émis
le 31 décembre. Or, la ministre Hajdu n’a reconnu le problème que deux
mois plus tard. Et encore là, elle maintenait que le risque était faible. Ce n’est
que deux mois et demi après le premier signal que des mesures ont été prises. Pourquoi?
Mme Cindy Evans :
Aujourd’hui, les
fonctionnaires ont été invités à comparaître devant le Comité pour parler de la
Réserve nationale stratégique d’urgence. Je peux quand même aborder les enjeux
entourant le programme du Réseau mondial d’information en santé publique. Comme
je l’ai dit, il y a eu un signal en décembre…
Mme Rachael Harder :
Est-ce que la ministre de la Santé a reçu
des conseils sur la marche à suivre, à la lumière des données recueillies?
Mme Cindy Evans :
Comme je l’ai dit, le signal du 30 décembre
a donné lieu…
Mme Rachael Harder :
Je veux savoir si l’information a été
donnée à la ministre et si elle a été conseillée.
[…] Vous pouvez répondre par oui ou non. C’est
très rapide.
Mme Cindy Evans :
Le signal émis par le Réseau mondial d’information
en santé publique a permis à l’administratrice en chef de la santé publique d’alerter
ses collègues, puis de mettre en place un système de préparation sur le terrain
pour surveiller l’arrivée de cas. L’évaluation des risques et les décisions ne
relèvent pas du RMISP.
Date de l’audience : 22
février 2021
Témoins : Représentantes et représentants du
Conseil sur l’approvisionnement lié à la COVID‑19
(Selon le site
Web, le Conseil sur l’approvisionnement lié à la COVID‑19 est
un groupe diversifié de dirigeants qui donnent des conseils au gouvernement à
l’égard de l’approvisionnement des biens et des services essentiels nécessaires
à la réponse et au redressement du Canada face à la COVID‑19. Le Conseil
fournit son avis sur la création de chaînes d’approvisionnement novatrices et
souples pour des biens largement utilisés tels que des masques, des gants et du
désinfectant pour les mains, y compris des stratégies de production, d’achat,
d’envoi et de distribution au fur et à mesure que la situation par rapport à la
COVID‑19 évolue.)
Résumé : La présidente et chef de
l’exploitation du Conseil canadien pour le commerce autochtone a traité des
défis et des obstacles que les entreprises autochtones doivent surmonter pour
accéder aux mesures de soutien dont elles ont besoin pour se maintenir à flot
et préserver leur bien‑être. Elle a fait observer que le manque d’aide
ciblée pour permettre aux entreprises autochtones d’utiliser ces mesures de
soutien du gouvernement souligne le besoin d’une stratégie autochtone pour la reprise
économique qui soit gérée par les Autochtones, qui mise sur la capacité
autochtone et qui soit dotée des ressources nécessaires pour favoriser la
prospérité et le bien‑être des Autochtones. Elle a également précisé que seulement
sept entreprises autochtones avaient conclu des marchés dans le cadre de
l’approvisionnement en équipement de protection individuelle.
Le président du Conseil de Manufacturiers et
exportateurs du Canada a traité de l’incidence sur le secteur manufacturier
canadien et des façons dont il peut mieux aider le Canada pendant la pandémie.
Il a souligné l’importance du secteur, dont le personnel doit être protégé, et
celle d’une chaîne d’approvisionnement manufacturière locale stable, sécuritaire
et souple pour notre bien‑être national.
Les questions et la discussion portaient sur le rôle du Conseil, le nombre de
fois où il s’est réuni, les priorités et les objectifs des réunions, les
questions abordées, etc.
-
Date de l’audience : le 17
février 2021
-
Témoin : Commissaire à l’information du
Canada
-
Résumé : La commissaire à l’information du
Canada a comparu pour traiter de l’accès à l’information durant la pandémie de
COVID‑19. Elle a souligné que de nombreuses institutions ont retrouvé
dans une certaine mesure leur capacité de traiter des demandes d’accès à l’information,
mais que d’autres signes montrent que la direction prise par le gouvernement n’est
pas la bonne et qu’il n’y a eu que peu ou pas de mesures concrètes adoptées
pour améliorer la situation actuelle. Le fait que le lancement d’un nouveau
système d’accès à l’information en ligne ait été retardé d’un an en est un
exemple.
Date de l’audience : 1er
février 2021
Témoins : Représentantes et représentants du
Canadian COVID-19 Accountability Group
Résumé : Le groupe réunit divers experts
canadiens du domaine de la transparence et de la dénonciation pour chercher des
solutions au problème suivant : comment déceler et corriger les actes
répréhensibles commis dans les secteurs privé et public pendant l’urgence que
constitue la COVID-19. La plupart des questions portaient sur la dénonciation
et la transparence relativement aux contrats et aux noms des fournisseurs
d’équipement de protection individuelle et de vaccins, entre autres.
Date de l’audience : 27
janvier 2021
Témoins : Directeur parlementaire du budget
et membres de son personnel
Résumé : Le directeur parlementaire du budget
a fait un bref survol de son évaluation de l’Énoncé économique de l’automne
2020 du gouvernement et mentionné que son bureau a publié des estimations de
coûts indépendantes pour certaines des mesures présentées dans l’énoncé
économique de l’automne, dont la Subvention salariale d’urgence du Canada et la
Subvention d’urgence du Canada pour le loyer. Il a également fait remarquer que
l’énoncé économique de l’automne ne répond pas aux exigences de transparence à
plusieurs égards. On note par exemple l’absence d’une cible budgétaire, l’absence
de seuils précis pour les garde‑fous budgétaires et le manque de détails
concernant le compte des opérations de l’assurance‑emploi.
Les questions et les discussions liées à la COVID‑19 portaient sur :
-
Le
coût de l’approvisionnement en vaccins et les coûts potentiels liés aux retards
des expéditions de vaccins (le directeur parlementaire du budget n’avait pas encore
commencé à se pencher sur les vaccins).
-
La
transparence et la communication de renseignements par les ministères au directeur
parlementaire du budget (p. ex. : préoccupations à l’endroit de l’Agence
du revenu du Canada).
-
Le
nombre d’entreprises ayant eu recours à la Subvention salariale d’urgence du
Canada et le coût de la subvention salariale (le directeur parlementaire du
budget l’estimait alors à 86 milliards de dollars).
-
La
prolongation ou non par le gouvernement de certains programmes d’aide, et le
coût et les répercussions sur le déficit d’une prolongation.
-
L’incidence
de la pandémie sur les taux d’emploi et le marché du travail.
-
L’amélioration
de la reddition de comptes du gouvernement sur la mise en œuvre des mesures
liées à la COVID‑19, et les outils qu’il faudrait pour que les données
soient plus compréhensibles et accessibles pour la population canadienne et les
parlementaires. (Le directeur parlementaire du budget a souligné que les
rapports sur les dépenses étaient mis à la disposition du Comité permanent des
finances avant la prorogation et qu’on pourrait revenir à ce modèle.)
-
Les
montants utilisés au titre des programmes de subvention d’urgence du Canada
pour le loyer (l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial et la
Subvention d’urgence du Canada pour le loyer).
-
La
divulgation et la transparence à l’égard du montant des subventions accordées
aux entreprises étrangères.
-
La
question de savoir s’il y a une reprise inégale ou une reprise en K dans le
contexte de la pandémie et de la reprise.
-
Le
financement de programme lié à la COVID‑19 atteint‑il réellement
ces secteurs, ou touche-t-il les Canadiennes et les Canadiens qui font partie
des populations vulnérables et qui sont le plus en difficulté?
-
La
transparence quant aux transferts fédéraux vers les provinces pour lutter
contre la COVID‑19 et à l’utilisation des sommes.